Le 01/02/2021
Les crises de colère de l’enfant et de l’adolescent
De nombreuses demandes de consultations en pédopsychiatrie ont pour motif la difficulté à faire face aux comportements colériques de son enfant. Quelle réaction adopter ? Comment aider son enfant à gérer cette colère et retrouver une relation plus apaisée? De nombreux parents se sentent démunis, épuisés et ont l’impression de ne pas être de « bons parents ».
Tout parent est confronté régulièrement à la frustration de son enfant. Au détour d’un rayon, à la caisse de son supermarché, qui n’a jamais entendu les cris d’un enfant qui veut ardemment le jouet ou la friandise que son parent lui refuse ? Situation parfois délicate pour le parent qui doit gérer la colère de son enfant sous le regard d’autrui.
La colère : une émotion normale
Rappelons que la colère est une émotion fondamentale faisant partie des six émotions primaires et universelles que sont la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise et le dégoût. L’expression de la colère est un phénomène naturel qui survient lorsque l’on perçoit une injustice, le sentiment de ne pas être respecté. Une émotion est issue de la perception qu’a l’individu de la situation dans laquelle il se trouve. Chacun peut avoir une perception différente d’une même situation et par conséquent, ressentir des émotions différentes. Une émotion s’accompagne de multiples changements physiologiques : accélération du rythme cardiaque, accélération de la respiration, sensations de chaleur, contractions musculaires…
L’âge du non
Vers 2-3 ans, l’enfant comprend alors qu’il a un certain contrôle sur son environnement et s’oppose aux demandes de l’adulte. C’est l’âge du « non !». Cette phase est essentielle pour le développement de l’enfant qui affirme ainsi son identité. Période souvent déstabilisante et fatigante pour les parents qui peuvent faire face à des colères de près d’une heure !! Il est important de s’armer de patience car cette phase s’estompera progressivement.
Quand la colère devient un problème
Chez l’enfant plus âgé, lorsque les crises de colère deviennent fréquentes et s’accompagnent de violence verbale, de violence physique, elles deviennent alors source de souffrance pour le jeune et son entourage. Ces crises font basculer la vie de famille dans un climat de tensions quotidiennes. Les proches vivent alors dans l’appréhension et s’adaptent de plus en plus aux souhaits de l’enfant afin de lui éviter toute frustration. Les parents se sentent honteux de ne pas parvenir à gérer efficacement les comportements de leurs enfants et cette honte entretiendra l’isolement de ces familles.
Se faire aider
Demander de l’aide n’est pas un échec de son rôle de parent. Il est important de bénéficier d’un soutien face à ces difficultés et de comprendre les mécanismes sous-jacents à ces comportements. La prise en charge en thérapies comportementales et cognitives va débuter par cette étape. Une évaluation sera réalisée afin de déterminer les facteurs impliqués dans la survenue et le maintien de ces comportements. Le travail psychothérapeutique portera ensuite sur le développement des capacités de l’enfant à reconnaître sa colère et les moyens de la réguler. Il concernera également les parents à qui seront fournis des informations, des conseils quant à la façon de répondre aux comportements de leur enfant au cours de la crise et en dehors. Il s’agira aussi pour le parent de travailler sur sa propre gestion de ses émotions. Ce travail permettra progressivement à chacun de retrouver le plaisir de vivre ensemble.